mercredi 26 janvier 2011

médocs connexion

Médoc business; ATTENTION "Champix" (dépression, suicide); "Nexen" (hépatite, 3 morts), "Multaq", "Naproxène" (problèmes cardiaques)... et bien sûr, les "stars" ! Médiator, Vioxx etc... = NON !


Histoire des petites pilules, des labos à nos estomac-foie-coeur
Petits meurtres entre amis
Ce qu’il faut savoir sur l'industrie des médicaments

http://www.dailymotion.com/video/x81cai_teaser-les-medicamenteurs-inedit_news (5 vidéos du film de remarquable de Stéphane Horel, Annick Redolfi, Brigitte Rossigneux) avec France 5 et la revue "Prescrire" dirigée par Bruno Toussaint - insuffisamment écoutée- la seule qui ne vit pas des publicités des firmes pharmaceutiques !

Ne nous laissons pas égarer par les mots : malades, soulagement, invention, guérison, chercheurs, scientifiques, déontologie... Comme toute entreprise, l'industrie pharmaceutique est un business et les fins d'un business sont le profit...  Elle prospecte et s'attache à des marchés porteurs bien ciblés:  des pathologies fréquentes, parfois chroniques et surtout affectant des malades solvables. Ses "stars" fidèles et régulièrement successfulls sont grippe, sida, hypertension, problèmes cardio-vasculaires et de libido -parfois provoqués par un médoc lui-même! - surpoids, obésité et diabète, stérilité, fivettes, dépression, ménopause et prostate...  Essentiellement le "jeune" troisème âge aisé encore alerte-qui-veut-encore-mais-a-du- mal... des pays sur développés. La lèpre, le palu... bof.

Par le biais de l'argent, elle pèse sur les pouvoirs publics, les médecins, les malades (en fait, sur tous) d'un poids pharamineux. Son principe, comme dirait Desproges  est "je-m'occupe-di tout, tu-s'occupes-di rien". De fait, elle prend la place de l'Etat pour financer la formation continue des toubibs, l'organisation de salons, de concours blancs à la fac, conférences, colloques, débats etc...  et attend exige un retour sur investissement à la hauteur de sa mise, du bon marketing qui au bout du compte lui rapporte gros -gros en la matière signife des centaines de millions de dollars-. Quant à l'Etat dont ce serait le rôle, il n'a pas les moyens ou la volonté de s'en charger: de fait, il perd gros -et c'est aussi notre argent-. Cercle vicieux. Exemples. 


Les portes tournantes entre le public et le privé, mélange de genres propice à ? devinez

La "Commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments", organisme public qui dépend de l’"Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé" ou AFSSAPS est à 80% financée par les labos (privé)... qui en bonne logique sont "invités" aux séances décidant de l'autorisation de mise sur le marché des médoc (!).. celui qui paie étant toujours celui qui décide, ou du moins a-t-on envers lui tous les égards qu'il mérite : 95% des "candidats", comme ça se trouve! sont acceptés et les dossiers de la commission ne sont pas publics. C'est à peu près comparable à un jury de bac dont les profs et la logistique seraient financés par un groupe tout puissant de parents d'élèves-candidats qui lors des délibérations, s'assieraient à la même table que ses membres... et qui n'aurait de comptes à rendre à personne.

Les études préalables sur les molécules-candidates ont été effectuées par les labos eux-mêmes. C'est à peu près comparable à un élève qui se présentrait au jury avec sur son livret scolaire des appréciations qu'il aurait lui même apposées. Elles ne durent parfois que trois mois.* Et il arrive que les résultats soient faussés (cas attesté de Mercks, qui a "ommis" un ou deux infarctus pour le Vioxx!) Malgré son nom, un nouveau médicament n'est la plupart du temps pas "nouveau" mais une simple version (mettons, un "fils") d'un autre existant déjà, légèrement modifié (présentation en gélules au lieu de comprimés par exemple)... et il pallie... pas tant la maladie que la perte des bénéfices du labo lorsque malencontreusement le "père" va sous peu tomber dans le domaine public. Ainsi l'Etat se prive-t-il lui-même des recettes du générique au profit de l'industrie privée. Il se "vole" lui-même... et nous avec. Joli cadeau aux firmes.

La "haute autorité de santé", HAS (domaine public) qui évalue de 1 à 5 l’amélioration du service médical rendu du médicament dite "ASMR"  (5 = 0 amélioration) missionne à cette fin des experts (privés) qu'elle paie fort mal... et qui sont pour la plupart reliés (salariés) des labos... qui les paient fort bien : soit ils travaillent, soit ils ont travaillé, soit ils travailleront pour un ou plusieurs... dont ils seront à un moment donné chargés de tester les produits.. et/ou réciproquement, les testeurs, lorsqu’ils sont fréquemment sollicités par l'HAS, seront souvent ensuite recrutés par les firmes testées : ça tourne rond. Le principe ouvertement proclamé de la HAS est qu’un expert qui n’est pas relié à des labos est forcément incompétent ! Donc, pour la HAS, sur un CV de candidat à l'expertise, le fait qu'il soit ou ait été salarié d'un labo est, ô stupeur, un atout et non un empêchement légitime : il n'y a plus dès lors à s'étonner qu'ils le soient presque tous. Un monde fermé d'amis, d'obligés, de serviteurs, de serfs et de cobayes (nous). A présent certes, les missionnés doivent obligatoirement signaler leurs liens avec les entreprises et lorsqu’un médoc passe en commission, les experts reliés au labo demandeur, en principe, quittent pudiquement la salle (du coup, parfois il n'en reste quasiment plus)… belle hypocrisie car les services peuvent évidemment être collégiaux [je laisse passer le "boostbitol", tu me laisses le "jeménerveplus".] De fait, certains médicaments n’offrant aucun intérêt sont néanmoins autorisés, exemple le Plavix, (star de Sanofi) qui agit à peu près comme l’aspirine mais coûte 27 fois plus cher -c'est la sécu qui morfle- . Sur 100 nouveaux mis en circuit, ceux qui apportent réellement une amélioration se comptent sur les doigts de la main et les médoc-cancres (Amsr 0) sont 83%. Les structures des contrôles dites de pharmaco-vigilance sont peu actives, secrètes, voire confidentielles...  (voir le film).

Leur prix est fixé par une Commission où les représentants de l’Etat ne sont pas majoritaires et ont peu de pouvoir... en fait, directement par les labos eux-mêmes. Lorsqu’un médicament star (précisons : du point de vue du profit car il peut tout à fait avoir 0 sur l'échelle de "richter") va tomber dans le domaine public, il arrive que les firmes, peu avant, en fabriquent une déclinaison "nouvelle" -en réalité presque identique- et en inonde le marché afin de scier les pattes au générique moins cher.

L’industrie pharmaceutique consacre deux fois plus d’argent au marketing qu'à la recherche. Ses soldats sont les délégués médicaux, dûment brieffés pour un produit puis lancés en meutes guerrière sur les médecins. Ils sont la couroie de transmission indispensable entre firmes, prescripteurs rabatteurs et patients clients. Chaque toubib "coûte" par an environ 20 000 € aux labos, un investissement avisé qui leur rapportera au centmilleuple. A présent que les "cadeaux" sont théoriquement interdits, comment les médecins se laissent-ils maneuvrer par des commerciaux en principe bien moins qualifiés qu'eux ? Un art du business, de la  séduction/manipulation, pour lesquels ils sont formés... et d'autre part, comme l'observe philosophiquement Bruno Toussaint, directeur de "Prescrire", les études de médecine ne favorisent pas le développement de l'esprit critique. (!) 

Mais ce n'est pas tout. Règle d'or, la croissance : les labos, comme toute entreprise, doivent non seulement prospecter et gagner des marchés existants mais aussi s'étendre, en construire de nouveaux, c'est-à-dire en le cas façonner des maladies présentes mais surtout futures contre lesquelles ils proposent des traitements préventifs... des "maladies" de riches et si possible plusieurs à la fois, selon le principe que les gens bien-portant sont des malades qui s’ignorent. La "dépression", servie à toutes sauces est d'excellent rapport, peu vérifiable et surtout traitable au long, très long cours par des médoc (qui suscitent assez vite une belle dépendance).. de même le "cholestérol" dont Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur à l'Inserm soutient que les risques ont été grandement majorés par les lobbies d'hypolipémiants suivis par des médecins pressés qui préfèrent ordonner analyse puis médoc à interroger et palper les artères de leur patientèle. Régulièrement, les pouvoirs publics par le biais des médias nous abreuvent de messages de santé, nous mettant en garde (assez hard mais parfois à juste titre) contre telle ou telle maladie -reliée à un mode de vie, une habitude alimentaire...- insistant à coup de marteau sur la pré-ven-tion. Aucun nom n'est cité -nous sommes dans l'éducation hygiéniste, pas dans la pub- mais en filigrane se dessine évidemment l'image de produits qui peuvent "aider". Le sol est labouré: le chaland et son médecon feront le reste. Du reste, il suffit d'aller à la pharmacie : le nom du médoc-starlette bien en évidence se trouve sur la banque. Pour l'hépatite B, des affiches suggérant fautivement une contagiosité ad majorem (par la salive alors qu'elle est presqu'exclusivement sexuelle) recommandant le vaccin -dont on sait à présent les risques- étaient placardées partout -devant les collèges notamment- et toute mère refusant de "protéger" son enfant, mise à l'index avec celui-ci : des gens croyaient qu'on pouvait la transmettre par un simple éternuement. Idem pour les médicaments ciblant les fumeurs : une campagne antitabac (excellente certes) de belle envergure précéda de peu la sortie d'un médoc censé les aider... médoc comportant des "effets non désirables" parmi lesquels dépressions graves avec passage à l'acte (tentatives de suicide). Peu investigués même après plusieurs cas, sur la base que de toutes façons chez les fumeurs de tels comportements n'étaient pas rares, autrement dit au point où ils en sont on ne va pas chercher. Un détail peu connu : lors des "programmes" de désintox pour tabagiques réalisés par les hôpitaux, des anti dépresseurs dont on sait la dépendance qu'ils occasionnent leur sont quasi systématiquements prescrits. Si bien que même s'ils ont raté leur sevrage, ils risquent de devenir en prime accro au médoc. Bénef pour les labos.

Conséquences : quelques exemples, liste non exhaustive

La Thalidomide, calmant mis sur le marché en 57, détectée tératogène en 60 et retirée en 61 => 10 000 enfants phocomèles (sans bras ni jambes.) Temps de réaction de la HA : 1 an.
Le Distilbène, censé empêcher les fausses-couches : risques chez des filles dont la mère a été exposée durant sa grossesse d'anomalies génitales et de certains cancers précoces ainsi que d'autres effets joliment dits "indésirables"... plus les suites à venir non encore investiguées, notamment pour la troisième génération.** Temps de réaction de la HA : 10 ans.
Le Vioxx, anti inflamatoire, produit-star de "Mercks" : entre 80 000 et 140 000 décès aux USA.
Le Médiator, de "Sanofi" : entre 500 et 3000 morts sur 33 000 personnes (énorme). En 99, les espagnols le retirent du marché. Pas la France, qui renouvelle deux fois son remboursement alors que le danger était connu. La France qui "enquête" (!) 10 ANS... et ne l'arrête qu’en septembre 2009. Le labo avait classé cet anorexigène comme anti-diabétique (moins contrôlé) ce qui revenait à dissimuler sa véritable nature... mais on peut se demander comment des experts ont attendu 10 ans pour s’en apercevoir : incompétence ou ? Temps de réaction de la HA: 10 ans.
Le Multaq, régulateur du rythme cardiaque, qui a suscité des "alertes majeures" (hépatites). Toujours sur le marché.
Le Nexen, anti-inflamatoire (idem) alors que d’autres médicaments ont la même efficacité sans les effets "indésirables".Temps de réaction de la HA : inappréciable puisqu'il est toujours prescrit.
Le Champix (pour les fumeurs repentis) effets secondaires : dépressions, tendances suicidaires. Idem.
Le vaccin contre l'hépatite B (après la campagne très agressive ciblant les adolescents ou plus exactement leurs mères) : suspect d'être inutile et de favoriser certaines maladies comme la sclérose en plaques.
Il arrive même -cas du Néoproxène et des traitements hormonaux de la ménopause- que les molécules augmentent ou suscitent les pathologies qu’elles étaient censées prévenir ou soigner, cardiaques ou cancéreuses dans ces deux cas. (Cf la revue The Lancet, article de David Graham, médecin expert de la FDA.)
A qui profite ce temps de réaction extrêmement long de la HA? Devinez.

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LES TESTS, LES TESTEURS, ET LES COBAYES

* Quelques questions lourdes de sens. Pour tester leurs "nouveaux" médicaments, comment pratiquent les labos ? Evident mon cher Watson. Ils choisissent des médecins généralistes dans plusieurs pays (20 ou un peu moins). Et  leur demandent de prescrire. [Le plus possible ?]... puis des compte-rendus du suivi de leurs malades... Ensuite colligés, ces "rapports" seront analysés par leurs "experts", semble-t-il un peu vite... et hop en Commission où le médoc sera autorisé à 95%.

Questions: ces médecins  sont-ils aptes à effectuer un travail de spécialistes hautement qualifiés de labos? Les protocoles sont rigoureux, les procédures extrêmement complexes... normalement. Comment sont-ils choisis?  Leurs patients sont-ils avertis qu'ils jouent les cobayes ? Sont-ils rémunérés? Comment ? Combien ? Est-ce "au rapport" c'est à dire à la tête de pipe ? N'ont-ils pas alors tendance à faire du chiffre? Les prescriptions sont-elles toujours adaptées ? Côté patients: sont-ils eux aussi rémunérés  (s'ils sont avertis!) ? Combien ? N'ont-ils pas alors tendance eux aussi à faire du chiffre? A tricher ? A ne pas prendre le médoc (on les comprend) ou a contrario à en tester plusieurs à la fois ? Qu'est-il advenu des trois malheureux qui ont fait un infarctus avec le Vioxx ? A-t-on investigué les cas ? C'est la seule question à laquelle on puisse réponde : non ! Quels pays sont concernés ? Et surtout qui contrôle ces contrôleurs ? Les labos ?!?! Force est de constater qu'on ne sait rien... Mais c'est néanmoins nous qui au bout de la chaîne ingurgitons le produit de ces recherches bidouillages.

L'opacité de la procédure donne l'impression inquiétante de bricolage de sociologues-chercheurs-amateurs promus experts... en fait ni sociologues ni chercheurs ni experts mais bien "amateurs" (ou pire, salariés)... rappelant fâcheusement l'affaire des américains qui avaient "utilisé" autrefois des portoricaines pour tester des pilules à forte dose (un geste généreux) avant d'en mettre sur le marché de moins serrées pour les blanches.
Il est certes inéluctable que de nouvelles molécules comportent des effets à long terme que l'on ne peut deviner ni maîtriser (exemple du Distilbène qui fait encore parler de lui deux générations après) : on ne peut attendre trois générations pour mettre en circuit une dormule qui a priori semble sans inconvénient majeur. Mais la prise de risques est à apprécier au regard du bénéfice apporté. Or les labos mélangent suavement cet impondérable inévitable et accepté pour le bien du malade et leur désinvolture d'apprenti-sorciers pour le bien du marché, à l'exemple de cette hiérarque soucieuse qui invoque et déplore, la larme à l'oeil les risques que l'on doit dans l'urgence hélas accepter parce que c'est ainsi (re hélas) nous ne sommes malheureusement pas omniscients etc etc... Faire perdre quelques kilos valait-il de fragiliser les valvules coronaires des femmes prescrites ? Résultat : minces en effet (très brièvement puisque les kilos étaient repris dès l'arrêt du médoc) mais en revanche... définitivement cardiaques. Autre exemple d'effet secondaire confidentiel d'une "avancée révolutionnaire" qui fit en son temps l'objet d'une médiatisation enthousiaste quasi délirante: un enfant -dans le meilleur des cas-  valait-il la souffrance constante de femmes qui, après des dizaines et des dizaines de FIVETTES ratées, leurs ovaires -et utérus- martyrisés ressemblant à des pelotes dont on aurait brutalement arraché les épingles une à une, sont ensuite devenues définitivement dépendantes d'analgésiques ? Une d'entre elles dix ans après ne peut sans une douleur intense se baisser pour saisir un simple sac de provisions. A voir.    

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